Ouverture de la Gallusothèque : « Dette, 5000 ans d’histoire » de David Graeber.

Qu’est-ce que la Gallusothèque ? Une bibliothèque que nous proposons à notre public, dans laquelle vous pourrez trouver des ouvrages offrant un point de vue original et constructif sur le monde qui nous entoure. Car nous ne voulons pas nous contenter de dénoncer certains abus dans nos chansons, nous voulons aussi démontrer qu’il existe des alternatives.

Tout abonné à notre info-lettre pourra nous emprunter le bouquin qu’il souhaite, simplement en nous informant par courriel qu’il sera présent à tel concert et qu’il souhaite donc que nous y apportions tel livre.

Et pour ouvrir notre Gallusothèque, nous avons choisi « Dette, 5000 ans d’histoire » de David Graeber, aux éditions Les liens qui libèrent.

Pourquoi ? Car nous vivons dans un système économique complexe, mondialisé, où la question de la dette revient à tous les niveaux, ou presque, de nos existences (l’État français est endetté, les communes sont endettées, et chacun d’entre nous l’est plus ou moins). Mais qu’est-ce que la dette ? Et quel est son rôle par rapport à la monnaie ? Le capitalisme se définit-il par rapport à la dette ? Ou à la monnaie ? Ou les deux ? Qu’est-ce que le capitalisme exactement ? Une dette doit-elle toujours être remboursée (c’est là une antienne qu’on nous serine depuis fort longtemps) ?

C’est à toutes ces questions intrigantes que répond cet ouvrage, et d’une manière très pédagogique.

Mais David Graeber ne se contente pas de nous expliquer que les crédits actuels sont accordés à partir d’argent qui n’existe pas ; que les intérêts dépassant les 5% sont pour le moins honteux et amoraux – bien que légaux ; qu’une dette ne devrait être contractée qu’entre deux parties égales (comment est-il possible qu’un système autorise l’expulsion de ménages pour défaut de paiement de leurs dettes auprès d’établissements financiers dont les pratiques sont souvent douteuses ?) ; que les pièces de monnaie ont été créées initialement pour financer les guerres ; que dans la droite continuité, les États-Unis maintiennent la force de leur monnaie référence dans le monde, le dollar, uniquement grâce à leur capacité à intervenir de manière armée et violente n’importe où dans le monde ; non, il propose aussi des solutions. Ou en tous cas au moins une : celle d’effacer les tablettes pour tout reprendre sur de bonnes bases.

On a alors envie de faire le lien avec les différentes monnaies locales et libres qui se créent un peu partout en France et dans le monde, et dont l’objectif est de se désolidariser de la férule d’un État pour créer une économie qui ne servira pas à enrichir les plus riches. et qui ne courra pas droit dans le mur en préconisant une croissance perpétuelle qui est impossible à tenir.

Bref, ce livre est passionnant, et il est à votre disposition sur simple demande !

C’est en lisant qu’on sera les mieux armés face à ça.